Rencontre avec la Bête [PV]

Les pieds sur son bureau, étalé dans son siège comme le plus gros des pachas, Sven feuilletait un magasine people, ses mains, gauche et droite alternant les allées et venues. L’une amenait à ses lèvres une cigarette de marque miteuse, alors que l’autre conduisait à son gosier le contenue couleur dorée d’une chopine. En fond sonore, ce n’est pas la musique qu’il écoute, mais simplement l’ensemble des conversation radio de la police de Liberty City. Las, il collectionnait les soupires, s’endormant même parfois. Il avait eu quelques ennuis en ville, braquage, agression, mais rien que les forces de l’ordre ne pouvait résoudre d’elles même.

Ce n’est qu’assez tard que sa curiosité fut embrasée. On parlait depuis quelques temps d’une sorte de motard, qui étalait sur la ville un début de psychose… la chance souriant à Sven tiens ! Pour une fois que la clic des super zéros ne faisait pas les choses avant lui. Le magasine valdingue dans un coin, la clope achève sa course dans le cendrier et la chopine… il la terminerait plus tard. En quelques pas, il rejoint le porte manteau, afin de parer ses épaules de son long trench-coat de cuir. Un petit sourire en coin étire ses lèvres, et en sifflotant gaiement, il quitte les bureaux de son « agence » .

On aurait vu rôder l’individu dans les ruelles, c’est donc forcément par là que commencent les investigations. D’abord un bref tour dans le périmètre, avec l’idée de se mettre les lieux en tête, c’est toujours important, connaître le terrain, ne serait-ce que sommairement est une clé pour survivre, super pouvoir ou non, c’est presque une nécessité. Une fois fait, il s’enfonce dans le ruelles plus étroites et plus sombre, ou rapidement des sensations étranges l’assaillent, des picotements sur sa nuque entre autres choses, serait-il suivit et épié ?

Qu’importe, les mains toujours dans les poches, il fouine là ou il peut, ne se démoralisant pas, même lorsqu’une heure plus tard, il ne trouve toujours rien. Sa main droite quitte le confort de sa poche, et un tube de tabac vient se planter entre ses lèvres, tube qu’il allume à l’aide du briquet que sa main gauche brandit. La flammèche du briquet révèle toutefois sur le sol des traces qu’il n’avait pas vu plus tôt. Au sol cachée par l’obscurité, s’étalent des traces rougeâtres, et il ne faut pas être une flèche pour comprendre que c’est pas du ketchup.

" Je hais quand y a des victimes… "

Il soupire lourdement, et reprend sa course, gardant son briquet allumé afin d’éclairer un peu les choses, et de pister ces gouttes… qui s’arrêtent nettes, plus rien, plus la moindre piste. Il soupire une fois de plus, shoot dans une brique en taule et s’arrête net en entendant un petit cri retenu, féminin, ou alors enfantin. Il se mordille la point de la langue, et se dirige dans la direction du bruit, ou derrière une benne à ordure de taille conséquente se cache un mioche d’une dizaine d’année tout au plus.

Nouveau soupire, il n’a jamais réussit à s’y prendre avec les gosses. En fait, il n’a jamais vraiment su s’y prendre avec l’humanité toute entière. Il se courbe un peu, avec l’idée de dire un truc gentil, quelque chose qui peut remonter le moral

" Arrête de chialer, tu t’es pas fait tuer hein ! "

Du tact, de la gentillesse… à l’échelle démoniaque quoi. L’enfant geint un peu, et par chance, un bruit, inquiétant menaçant.

" Cours " souffle-t-il simplement alors qu’il se plante au milieu de la ruelle sombre entre la provenance de ce bruit, et l’enfant qui venait de prendre ses jambes à son cou.

Le bleu du ciel se voile, la fraicheur du soir s'installe... enfin... il est temps de quitter l'odeur pestinentielle des égoûts pour respirer l'air de la nuit... et apaiser cette faim qui tenaille son estomac même dans son sommeil. Se glissant comme une ombre jusqu'à une bouche d'égout, la Bête s'extirpa de l'endroit puant, sachant déjà ce qu'il fallait faire: trouver un gibier.
Et pour cela, les rues étaient évidement son terrain de chasse préféré. Surtout dans les quartiers pauvres à vrai dire. Souvent les gens y étaient en faible condition physique, et devaient travers les rues étroites pour rejoindre leur foyer de fortune. Une aubaine donc... C'est là que la bête attendait. Aléatoirement dans ce quartier, sans vraiment réaliser qu'une psychose était né à cause de sa chasse. Bahal grimpa sur un mur, ses doigts aussi collant à la surface que les pattes d'un insecte. Ce mur était à l'ombre de toute lumière, cachette idéale. Mais il faudra attendre deux heures collé à ce mur pour voir enfin les premières victimes potentielles : une femme et son enfant d'une dizaines d'années. La bête décide de les suivre.

Rampant sur le mur verticale, l'oeil rouge du casque de motard de la bête semblait briller dans le noir. La femme, agée d'une quarantaine d'années environs, sentait une présence la suivre, et accéléra son pas tenant fermement son petit garçon par la main. Mais la bête avait faim... aucune pitié.. mère ou non son instinct de survie était supérieur à tout raisonnement "humain".
Un virage... c'était le bon moment, la bête rampe jusqu'au sol derrière... mais l'enfant se retourna et se mit à hurler en voyant cette chose se déplacer de façon désarticulé. La femme se retourne et hurle à son tour et prit la fuite. La bête couru à quatre pattes, et les rattrapa aisément. Ce n'était pas l'enfant qui l'intéressait le plus : pas assez de sang dans ce petit corps. Il fondit donc sur la mère comme un fauve, sortant des griffes énormes qu'il planta dans la chair de la femme, lui tranchant la gorge en premier afin de la faire taire...
L'enfant horrifié profita de la confusion de l'action pour prendre fuite.

Qu'importe. La bête avait ce qu'elle voulait... Evicérant la femme vive et encore consciente... consciente qu'elle se vidait de son sang... La bête au dessus d'elle, releva la visière de son casque... et fit son œuvre, ne laissant qu'un cadavre desséché et les tripes à l'air du soir.
Mais.. la faim était toujours là... finalement l'enfant ne sera pas de trop. La bête rabat sa visière et se lance sa poursuite, reniflant l'air. Mais lorsqu'elle le retrouva... il n'était plus seul... un homme en bonne santé physique était présent... la Bête gronde.. mécontente.. la faim la tenaille...

Elle resta dans l'ombre. Et grimpa discrètement sur le mur. Visant uniquement l'enfant, la bête comptais emporter son gibier en fuyant l'inconnu. La bête rampe comme une araignée désarticulée... accrochée à son mur, pile au dessus d'eux sans un bruit. Tout d'un coup, l'homme ordonna à l'enfant de fuir. Raah non ! Pas son gibier! La bête descendit brutalement de son mur et se lance à la poursuite du gosse surgissant de l'ombre. Courant toujours à quatre patte, la bête saisit la cheville de l'enfant de sa main griffue ce qui le blessa... La Bête tira le gosse pour l'amener à elle et prendre la fuite avec le petit corps innocent.

Le silence régnait de nouveau, ce genre de silence qu’on craint plus que tout. Quand on sait qu’il y a un danger, quand on sait qu’il y a un risque. Une sorte de calme avant la tempête. Suspicieux, il analysa ce qu’il pouvait voir, maudissant, au passage, ses yeux de mortels qui l’empêchait de voir autre chose que l’obscurité de cette ruelle. Il ne trouva pas judicieux d’allumer de nouveau son briquet, sûrement n’y pensait-il déjà plus en fait.

Concentré mais loin d’être serein, il écoute les pas du garçon qui fuit d’abord, bien, il aurait peut être un peu d’avance. Peut être serait-il en sécurité ? C’est songeur que le démon damné toisa l’obscurité, en se mordillant la pointe de la langue, signe d’une certaine anxiété… Parce que oui, il était anxieux, pas vraiment pour lui, plus pour le gosse, et pour ce que pouvait représenter son sauvetage, un pas de plus vers l’absolution.

" Montre toi dont… "

Il brava l’ombre et s’enfonça dedans, presque aveugle, ne voyant pas plus loin qu’un petit mètres devant ses pieds… foutus yeux d’humain tiens, pourquoi n’était-il plus un esprit malin, puissant et surtout omniscient hein ? Pourquoi cette saleté d’enveloppe… remarque, ça pouvait être pire, il aurait pu se retrouvé coincé dans la peau d’un animal, un chat, ou un rat, bien plus dégradant encore… ou pire, un lombric !

" Allez, avoue… ça peut être marrant de venir m’étriper moi ? Qu’est-ce que t’en dis hein ? En plus si c’est parce que tu veux des trophées, avec ma tronche cloué sur un mur chez toi, ta baraque va gagner en cachet tu sais… "

Intrigué, le démon s’avança d’un pas, s’enfonçant un peu plus dans l’obscurité, de toute façon, il fallait bien faire le premier pas non ? Ses mains hors de ses poches, légèrement courbé en avant, il attend, et s’avance toujours, pas un bruit, rien qui ne puisse attirer son attention. Il soupire, rage un peu, et veut se retourner vers le garçon. C’est là qu’il voit pour la première fois à qui il a à faire. Son sourire léger s’efface, il soupire pour la énième fois, et roule les yeux vers le ciel… amusant de la part d’un damné de l’enfer, pas vrai ? Quoiqu’il en soit, il fait volte face, et repart dans la direction inverse, en courant cette fois.

" Oh la vache… mais c’est quoi truc ? "

La créature en tenue de motard a beaucoup d’avance, de ce fait, il juge bon de ne pas lui laisser la possibilité de grimper quelque part, ce qui sonnerait le glas de l’enfant. Usant de sa célérité, il réduit l’écart le séparant de la bête, d’un bond agile, il grimpe sur une benne à ordure, de laquelle il s’aide pour bondir de nouveau. En d’autres circonstance, il aurait enfoncé ses pieds dans le dos de l’adversaire, pour essayer de le blesser, et pour l’écraser au sol, mais là, la Bête avait un otage, aussi, il fut contraint d’user d’une chose qu’il ne connaissait que trop peu, le tact.

Atterrissant lourdement sur sa cible, il tente d’enrouler ses mains autour de son cou, alors que de l’autre, il tentait de faire lâcher prise à l’assaillant en serrant aussi fort que ce pouvait, l’avant bras qui retenait le gosse.

Relâche le gosse bordel ! Relâche le ! Crachait-il alors, en se secouant dans tous les sens, en espérant que les bourrasques imposées par ses gesticulations suffiraient à déséquilibrer ce ou cette détraqué (e?).

Alors que la bête espérait emporter son gibier tranquillement, quelque chose lui tomba dessus, semblant venir de nulle ou du ciel peut être. Qu'importe. Mais cela ne faisait aucun doute qu'il devait s'agir de l'homme aperçu auparavant avec l'enfant. Cet individu lui saisit alors le gorge et le bras, serrant le membre avec une forte impressionnante ce qui fit gémir dans bête dans des tons plus aigus. Il serrait et bougeait, répétant de lâcher le gosse, mais la créature ne comprenait rien à ce qu'il disait évidement. Mais l'enfant aussi se secouait dans tout les sens, pleurant et gesticulant.
La Bête fini par céder et à lâcher me gamin, mais ce n'était pas la fin pour autant... Non... cet homme venait de lui faire rater sa chasse... comment osait-il ? Contrarier la créature sur son terrain... Réagissant comme un animal face à un rival, la tension grimpa soudainement et la chose que tenait l'homme devint brutalement plus agressive, se mettant à bouger dans tout les sens dans des grondements de gorge inhumain.

Mais contre toute attente, l'homme résistait à sa force... Était-il possible que ce soit un surhumain? Il fallait trouver autre chose qu'un simple rapport de force dans ce cas. La Bête tenta de se dégager de la sorte : en assénant un coup de tête en basculant la sienne en arrière, ainsi que son talon espérant toucher une partie plus ou moins intime mais douloureuse de son agresseur. Qu'il esquive ou encaisse, les frappes étaient assez bien placé et l'un ou l'autre le ferais lâcher prise.
Bahal fit un bond en arrière d'une légèreté surnaturelle... Mais la chose ne fuit pas et fixe Sven. sa posture était menaçante, le grondement étouffé par le casque assez audible pour comprendre que le tueur en série ne semblait pas vouloir en terminer là... non : un plus gros gibier à la place du gamin ferais l'affaire, un festin!

La Bête ne réfléchit pas plus décide d'engager un nouveau contact, s'approchant en rampant à quatre pattes au sol... ses mouvements son fluide... peut être trop pour un "humain". Bahal comptait tourner autour de lui pour chercher une faille. L'affrontement direct ne sera pas une bonne idée... Mais la créature décide de le tester : elle saisit alors la benne à ordure à pleine main, ses doigts s'enfoncent dans le métal, puis, souleva un peu la benne de moins d'une tonne pour la jeter contre Sven avec une violence telle que les poubelles volèrent de partout dans la ruelle...
Bahal attendait... il attendait la faille, il devrai forcément l'éviter, ou exploser qu'importe... à ce moment là pile, la Bête se jettera sur lui griffes les premières.

[hrp : désolé, c'est court, mais je préfère ne pas trop faire d'action pour te laisser une marge de manœuvre ]